Appel à la grève de la CGT à la SNCF : « à quoi sert cette grève », se demande Bruno Le Maire




Le 29 Aout 2020, par Aurélien Delacroix

L'incompréhension domine au sein du gouvernement et du ministère de l'Économie après l'appel de la CGT à une grève à la SNCF annoncée le 17 septembre.


Appel à un arrêt de travail le 17 septembre

La CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF, a lancé un appel à la grève pour le 17 septembre. Cet arrêt de travail, rejoint par la FSU, Solidaires ainsi que des organisations de jeunesse, vise à mettre en lumière la situation sociale et économique de l'activité Fret de l'entreprise. Les organisations syndicales réclament également une réduction de temps de travail, sans perte de salaire. De quoi faire bondir Bruno Le Maire, qui s'est demandé au micro de France Inter à quoi allait servir cette grève. « J'ai du mal à comprendre qu'on lance un appel à la grève alors qu'on vient de reprendre 35 milliards de dette à la SNCF (…) Quels sont les objectifs ? Qu'est-ce que ça va améliorer pour les cheminots ? », s'est interrogé le ministre de l'Économie.

Le locataire de Bercy a également rappelé que le plan de relance, qui sera présenté le 3 septembre, comprendra « des investissements massifs dans le transport ferroviaire ». L'État va donc investir beaucoup d'argent public dans le train, qu'il s'agisse du transport de passagers ou de fret. Dans l'enveloppe de 100 milliards d'euros prévus pour la relance de l'économie, une bonne partie sera en effet affectée au « plan de reconquête ferroviaire », comme l'a annoncé Jean Castex fin juillet.

Plan de reconquête ferroviaire

Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports, a de son côté précisé que les infrastructures ferroviaires seront privilégiées par les pouvoirs publics, ce qui profitera d'abord et avant tout au fret. La SNCF recevra « plusieurs milliards d'euros » du gouvernement pour compenser le manque à gagner occasionné par la crise sanitaire ainsi que par le mouvement social contre la réforme des retraites en fin d'année dernière (ce qui représente 5 milliards d'euros de pertes).

Cet été, la SNCF est parvenu à atteindre son objectif de 20 millions de voyageurs sur ses lignes. C'est 5 millions de moins que l'été 2019, mais au vu des circonstances liées à l'épidémie de coronavirus, c'est un bilan convaincant. En revanche, les nombreuses promotions offertes aux passagers pour qu'ils retrouvent le goût du train ont fortement pesé sur le chiffre d'affaires et sur les marges de l'entreprise.


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